lundi 8 décembre 2008

Sacrifice

J'ai besoin d'écrire. Ecrire encore sans m'arrêter. Pour vider ce flot de colère et de haine qui déborde et me fait exploser. Ce hurlement. Strident, qui m'a déchiré la gorge, ce hurlement oui, que tout un chacun devrait un jour se surprendre à faire sortir de sa bouche, il m'a abattue. Il aurait dû enfin me délivrer, et pourtant il m'a rappelé ma condition, et combien j'étais faible, combien j'étais enfermée dans ce cocon. J'ai mal, mal au coeur, mal à la tête, mal au ventre, mal à l'âme. Tout un tas de problèmes m'accablent les uns après les autres, et quand il s'agit de les exposer à un tiers supposé m'aider, plus rien ne me vient à l'esprit. Je deviens alors vide, comme une coquille brisée. J'avais besoin, je croyais d'un être inconnu, qui me tirerait de tout cela. Qui saurait comment me sauver. Qui saurait me donner les bons mots et d'un coup de baguette magique ferait tout disparaitre. Je me retrouverais alors nue, seule, sans émotions, sans ressentis, remords ou colère aucune. Je serais ni heureuse, ni malheureuse. Je ne saurais rien, je ne comprendrais rien, mais il n'y aurais rien à comprendre. Je n'aurais ni besoin d'amour, ni besoin d'amitié. Je ne m'inquièterait pour personne. Je n'aurais que ces montagnes au loin, et le froid qui transpercerait ma chaire tel des poignards éguisés. Je ne ressentirais plus les larmes perler, ni mes lêvres désséchées s'entrouvrir dans un murmure de douleur. Je n'aurais pas l'impression qu'à chaque instant quelqu'un prend plaisir à m'arracher le coeur, violemment, lentement. Je n'aurais plus besoin de crier, plus besoin de hurler. Plus besoin d'appeler dans le vide, en vain. Je n'aurais plus besoin de me faire du mal pour me soulager.
Tous ne seraient plus là pour essayer de me remonter le moral avec des phrases préconstruites dont ils ne sont eux-mêmes pas convaincus en ne pensant qu'une chose: "Elle est trop énervante à se plaindre sans cesse". Et pourtant si je pouvais... .

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